Wednesday 23 November 2011

I love techno: fête d'une foule folle de la musique électronique

la foule dansante:
 I Love Techno a attiré 35.000 spectateurs


Samedi passé, des trains quelques peu particuliers sont arrivés à la jolie petite gare de Gand en Flandre: ils étaient chargés d’une foule de party people assis partout dans les couloirs, couverts de couleurs fluos, des gobelets de vodka dans les mains. Le genre de gens que les vieilles dames appellent « ces jeunes d'aujourd'hui » en secouant leur tête avec dénigrement et les sourcils froncés. D'autant plus surprenant que cette foule festive n'était pas composée principalement de jeunes rebels, mais d'étudiants sages, de jeunes salariés, de stagiaires européens…et tous n'avaient qu'une passion en tête: la passion de la techno.

Pour son seizième anniversaire, le festival I Love Techno a attiré 35.000 spectateurs à la Flanders Expo de Gand. Plus de 20 DJs connus sur la scène électronique internationale ont fait trépider les cinq énormes salles pendant une nuit entière, de neuf heures du soir jusqu'à six heures du matin.
A la gare de Gand, la foule folle était 'squeezée' dans les "Pendeltrams" qui l'ont amenée au festival. Cela n'aurait pas été tout à fait la Belgique si un tram n'était pas tombé en panne au milieu de la route entraînant un énorme embouteillage de Pendeltrams. Cela n'a pas dérangé la foule qui ne s'est pas arrêtée là et a continué le voyage à pied comme déjà entraînée par les rythmes électroniques.

chauffant la salle: les foudres électroniques de Paul Kalkbrenner
En arrivant, tout rassemblait à un salon conventionnel, bien organisée, propre, avec des stands Coca-Cola et Red Bull. Mais plus la nuit tombait, plus le festival est devenu spectaculaire. Déjà les beats de Paul Kalkbrenner, vieux héro de techno, ont rapidement chauffé la salle qui se transformait en sauna de au moins 35°C, des gens à moitié nus et la foule bougeant comme une mer déchainée. Les sons du DJ allemand, assez mélodieux, aux sons clairs et rythmes fringants, agitaient tous les pieds, même les plus fainéants. Un autre "highlight" de la nuit fut le duo Cassius, dont la basse rapide et raide cassait la salle en millions de parties de corps bougeant: les personnes en transe qui ne pouvaient que danser sous les foudres électroniques en entrant dans un monde lointain.


A chaque musique sa drogue

C'est cela l'effet, non seulement de la musique électronique, mais presque de chaque grand concert: faire oublier la vie quotidienne, provoquer des émotions spéciales et faire bouger les corps. Pour celui qui adore la musique, ces effets ne sont pas si différents que ceux des drogues. Et pourtant, chaque musique a sa drogue.

Malheureusement aussi la techno, elle a sa drogue, et malheureusement aussi "I love Techno" a attiré un certain nombre de spectateurs pour des raisons autres que la musique qui ne sont pas venu d'abord pour la musique. Il fallait regarder dans beaucoup d' yeux et cela n'était parfois pas évident de le déceler, mais quelques uns montraient bien ce regard vide qui est le résultat de l'addiction.

Pour la plupart des spectateurs, qui se sont satisfaits des impulsions électroniques des DJ, la folie de la fête était du bonheur. Non pas comme pour ces 42 personnes qui, selon la Libre Belgique, ont été amenées à l'hôpital pendant la soirée, ni pour les victimes des sept criminels qui ont été interpellés par la police pour trafic de cocaine et kétamine.Reste à espérer que les rapports dans les journaux feront réfléchir certains "jeunes d'aujourd'hui" pour lesquels la drogue est encore un jeu: peut-être est-il temps de se satisfaire de la musique comme drogue la prochaine fois. Afin de pouvoir rentrer à la jolie petite gare de Gand à six heures du matin avec des bons souvenirs et des beats dans les oreilles.

by Elena Fries-Tersch
with support from Kim Miranda Lopes and Sarah Busigny
photos: Anna Mirsch